La propreté est sans aucun doute un sujet crucial dans la manière dont les parisiennes et parisiens perçoivent leur ville. Dans le 4ème arrondissement, nombreux sont les habitants qui nous interpellent sur des problèmes liés à la propreté de leurs rues. Et pourtant… Depuis 2001 la propreté a fait l’objet d’un réel investissement politique et financier. En 2014 un budget conséquent d’environ 279 Millions d’euros pour le fonctionnement des services de propreté fut débloqué ainsi que 29 Millions d’euros pour l’investissement incluant notamment le passage à un matériel électrique et innovant. Les conseils de quartier ont également participés à différents plans propreté incluant des référents propreté, des rencontres avec le personnel de la ville ou autre action ponctuelle destinée à sensibiliser la population à l’image de l’opération « Paris Fais-toi Belle » au printemps dernier. Cependant il serait vain de nier la réalité : Paris demeure une ville très salie. Mais Paris est aussi une capitale très nettoyée par plus de 7400 agents qui chaque jour ballaient, brossent, ramassent, désinfectent,… nos trottoirs et nos rues. Le tri a fait également l’objet d’une véritable politique de proximité permettant de recycler plus de 1600 tonnes de déchets l’an passé. Ces chiffres, disponibles en ligne dans le bilan annuel municipal 2014, reflètent une réelle préoccupation de la part de la majorité municipale, comme de l’opposition. Cependant cela semble insuffisant face à l’augmentation des actes que l’on peut qualifier d’incivilités (graffitis, dépôts sauvages, flyers, urine,…). Les opérations de la DPP (Direction Parisienne de la Propreté) pour sanctionner les infractions et faire appliquer les articles du code pénal et les règlements municipaux semblent également insuffisantes. Pour l’année 2014 le bilan pour le 4ème est éloquent. Si peut tout d’abord constater un net recul des bacs à tri sélectif refusés pour irrégularité, prouvant l’implication accrue de chaque immeuble dans ce domaine, on peut au contraire déplorer la présence irrégulière de bacs sur la voie publique lors des collectes, la multiplication des dépôts sauvages ou des souillures d’urine. Des passages supplémentaires des services de propreté ont été instaurés, notamment pour vider plus fréquemment les poubelles de rues lors de week-end festifs ou pour brosser et désinfecter plusieurs fois par semaine certains endroits. Le Maire, Christophe Girard, dès avril 2014, a sensibilisé tous les commerçants à cette question. Force est de constater que malgré l’investissement des services et une politique de sensibilisation, les incivilités relevant de la propreté sont toujours très présentes dans certaines rues. Il suffit d’évoquer le problème de l’affichage sauvage et du flying « agressif » de certains organisateurs de soirée : nous en avons eu un exemple flagrant le week-end dernier rue des Archives. Pour résoudre ce problème, l’application des sanctions légales est une des solutions, non suffisante mais néanmoins essentielle. Mais jusqu’à présent nous n’avons pu que regretter le manque de véritables dispositions permettant d’augmenter les amendes destinées à sanctionner les infractions comme les publicités sur la voie publique. Depuis un décret publié en mars 2015, après la demande de la ville de Paris auprès du Ministère de l’Intérieur et du Ministère de la Justice, nous pouvons enfin, à partir de ce mois de septembre, disposer d’une mesure un peu plus coercitive permettant aux agents du CAPP de mieux sanctionner les dépôts d’ordure, les épanchements d’urine, les publicités au sol et sur la voie publique : le montant va ainsi passé de 35 à 68 Euros. Encore trop peu me direz-vous ? Il s’agit déjà d’une belle victoire permettant de sensibiliser davantage les contrevenants à l’enjeu de salubrité publique que revêt cette lutte contre les incivilités. C’est un premier pas vers une verbalisation accrue. Concernant les flyers cela ne résoudra assurément pas le problème mais va permettre de renforcer la verbalisation. Sur ce sujet, nous avons eu l’occasion de souligner que la ville avait, dans le cadre du Conseil de la Nuit, mis en place des applications Smartphone et un site dédié à la promotion des événements festifs nocturnes permettant, entre autre, aux organisateurs de soirée de communiquer amplement sur les réseaux sociaux.
Mais il est également important de continuer à réfléchir et à investir davantage dans l’innovation afin de rendre notre ville plus propre. En lien avec l’adjoint à la Maire de Paris en charge de la Propreté, Mao Péninou, nous réfléchissons dans le 4ème à un matériel innovant comme les peintures superhydrophobes en pied de façade afin de réduire les épanchements d’urine, de nouveaux cendriers urbains, des poubelles à énergie solaires, des colonnes à tri enterrées… Il nous faut également prendre en compte la question du tourisme et de la fréquentation accrue des lieux publiques par les parisiennes et les parisiens : ainsi, les futurs aménagements des voies sur Berges ne pourront pas faire l’économie d’une véritable réflexion préalable sur la propreté dans un lieu qui sera de plus en plus fréquenté et dans un arrondissement toujours plus visité. En bref, une politique de propreté durable doit concilier investissement, engagement financiers, accompagnement du travail des agents, innovation mais aussi sanctions, application de la loi et surtout, et c’est notre conviction profonde, un engagement de chaque citoyen afin de réduire les incivilités. La campagne récente contre le jet des mégots en est un exemple : nous devons tous agir. La propreté doit être l’affaire de toutes et tous dans une ville aussi dense que Paris, avec un tissu urbain ancien. Ainsi le mot propreté prendra t-il vraiment sens et cessera d’être notre mythe de Sisyphe parisien…